Comment bien préparer son voyage à vélo.

Voyager à vélo, c’est redécouvrir le monde à la bonne vitesse : assez lentement pour s’imprégner des paysages, mais assez vite pour sentir l’appel de l’aventure et le vent dans les cheveux. C’est une invitation à l’évasion, loin des foules et du stress, où chaque coup de pédale nous rapproche de la nature, et de sa destination du jour.

Que ce soit pour un week-end ou un périple plus long, le cyclotourisme offre une liberté assez indescriptible, un défi (un peu) sportif (ou pas) et une manière plus douce d’explorer le monde. En plus d’être économique et écologique, il nous reconnecte à l’essentiel : le plaisir de rouler, de bivouaquer sous les étoiles et de savourer chaque instant.

Et ça tombe bien, parce que la France est particulièrement bien dotée en la matière :

Avec un réseau cyclable de plus de 20 000 km, une variété de paysage, une volonté publique de développement du cyclotourisme, des itinéraires véloroutes sécurisés et balisés sur des milliers de kilomètres, Voyager à vélo a le vent en poupe. La France est la 1ère destination cyclo-touristique au monde.

1. Définir son itinéraire 📍

La 1ère chose à faire, c’est d’aller consulter le site France Vélo Tourisme, la plateforme officielle dédiée au cyclotourisme en France. Vous y trouverez surtout la carte interactive qui va vous permettre de choisir un itinéraire, poser des étapes, afficher les hébergements, les points d’intérêts, les points d’eau, etc… Vous pouvez enregistrer vos itinéraires et les exporter en trace GPX.

D’autres plateformes existent, avec toutes leurs qualités et leurs défauts. N’hésitez pas à en utiliser plusieurs en même temps pour tracer votre itinéraire :

• Komoot

• Hexplo
• Géovélo

Vous aurez très souvent la possibilité d’exporter un fichier GPX pour vos GPS.

Si c’est la 1ère fois que vous vous lancez et que vous n’êtes pas sûrs de vos capacités, prévoyez des étapes courtes, entre 30 et 50km, ce qui représente entre 3 et 5h de vélo.

Prévoyez également les détours, car l’immense privilège que nous offre le réseau français de véloroutes, c’est un émerveillement continu pour des paysages, du patrimoine (coucou La Loire à Vélo) et du terroir. On se donne le temps de regarder, visiter, et goûter des trucs.

Parents, si vous voyagez avec des enfants, votre principal défi consiste à faire en sorte qu’ils en redemandent. Donc on y va cool, on adapte l’allure et l’itinéraire.

2. Préparer son vélo 🚴

Commencez par effectuer une révision complète de votre vélo :

• Vérifiez tous les points de mécanique et de sécurité : état des pneus, usure des freins, tous les serrages, la présence de jeu dans la direction ou le pédalier, le bon fonctionnement des commandes, le voile des roues, etc…

• Entretenez la transmission : vérifiez l’usure de la chaine, nettoyez et lubrifiez-là, vérifiez la course des dérailleurs, que toutes les vitesses passent bien.

• Sortez faire un test en ouvrant l’oreille, c’est là que vous allez entendre ce « ptit son » pas normal. Puis faites un test chargés des sacoches et accessoires pour votre voyage, et adaptez vos réglages si besoin.

Si votre vélo a besoin d’une révision complète et en profondeur, pensez à prendre rendez-vous avec un professionnel.

3. Organiser son matériel 🎒

« Oui mais ça peut toujours servir »… Cette phrase est à tenir le plus éloigné possible des préparatifs de votre voyage. Cette phrase, c’est la porte ouverte à toutes les fenêtres. Commencez, et vous verrez en essayant de fermer les sacoches… Le poids est la 1ère contrainte à considérer, suivi par le volume.

Vous allez emporter avec vous tout le nécessaire pour vous habiller, dormir, vous lavez et cuisiner, dans l’équivalent de 2 petits bagages cabines.

✌️ 2 options s’offrent à vous :

Le « Bikepacking », qui consiste à fixer des sacoches un peu partout sur le cadre de son vélo, ou l’on n’emporte que le strict minimum. La pratique est peu compatible avec le bivouac et les bikepackers optent plus souvent pour des nuits en meublés, ou en tente équipée.

On va donc se concentrer sur la 2ème option, la plus conventionnelle « sacoches de porte-bagage » :

• 2 sacoches arrière sur le porte-bagage

• 1 sacoche avant sur le cintre

• Éventuellement une banane pour l’accès rapide à la crème solaire, les fruits secs, le téléphone…

On évite le sac à dos. Pédalez longtemps avec un poids sur le dos est désagréable et parfois douloureux.

🧳 Côté équipement

On l’a déjà dit plus haut, le poids et le volume sont les 2 obstacles qui se dressent sur la piste cyclable. Il va falloir OP-TI-MI-SER chaque centimètre cube

Vous avez le droit à UN SEUL truc pas indispensable, voire déraisonnable, à condition que celui-ci vous procure un plaisir dont vous ne souhaitez pas vous priver : une petite enceinte bluetooth, un appareil photo, un drone (petit), un BBQ de poche, etc…

Personnellement, je répartie mes sacoches de la façon suivante :

• Une avec tout l’habillement, le textile
• Une avec tout le nécessaire de camping
• La sacoche avant avec le téléphone, un chargeur, quelques barres de céréales, la crème, etc… l’accès rapide quoi.
• Une petite sacoche de selle avec l’outillage
• La tente sur le porte-bagages

On va pas faire la check-list exhaustive ici mais gardez à l’esprit qu’il faut voyager léger, donc privilégiez les vêtements techniques et soyez équipé en cas de météo capricieuse. Pour le soir au camping, la fraicheur peut tomber vite avec la rosée, pensez à prendre une tenue du soir un peu chaude, qui pourra faire office de pyjama. Doudoune fine, leggings, hoodie, etc…

Trousse de toilette : au plus juste. Après tout, de quoi a t’on vraiment besoin ? Une brosse à dent, du dentifrice, un peu de savon et du déo… C’est le moment d’exploiter les échantillons qui trainent depuis des années dans votre salle de bain, le kit dentaire ramassé dans l’avion, le peigne pliant, etc… Les petites bouteilles Muji sont idéales pour transporter l’essentiel en très petites quantités.

Quand vous roulez : la paire de chaussures (non montantes) dans laquelle vous vous sentez bien et quand on roule plus, une paire de tongs ou de sandales pour se détendre les pieds. On peut rouler en sandale aussi.

Ne prenez qu’un à deux changes et faites des lessives à la main le soir au camping avec ce petit bout de savon de Marseille qui vous sert à tous : toilette, lessive, vaisselle. Comme vous avez pensé à prendre un tendeur, il servira de corde à linge pendant votre bivouac.

Enfin, on prévoira également la petite trousse à pharmacie avec l’essentiel : pansements, une bande velpo, quelques compresses, du désinfectant, du sérum physiologique, et du doliprane. Pensez aussi à emmener une petite couverture de survie. C’est peu encombrant et peux littéralement vous sauver la vie. Sinon, CA PEUT TOUJOURS SERVIR 🤔

⛺️ Côté camping

• Il faudra évidemment une tente, compacte et légère. Decathlon a une gamme de tente de trekking légère et peu encombrante. On la fixe entre les sacoches sur le dessus du porte-bagage et zou…

• Un sac de couchage adapté à la température prévue. Il existe aussi des modèles light, mais plus chers
• Un matelas léger et compact, de préférence gonflable
• Un coussin, lui aussi gonflable
• Une « popote » pour faire cuire vos repas
• Une gamelle, un quart, quelques couverts
• Votre couteau préféré
• Une lampe frontale et/ou une lanterne
• Une petite bâche ou couverture de sol accessible facilement. Dès que vous vous arrêtez un peu, il est toujours agréable de pouvoir s’assoir dessus, et le soir au bivouac pour s’isoler de l’humidité au sol.
• Un petit panneau solaire pour recharger vos appareils (marche aussi quand on roule)

💡Astuce : vous pouvez utiliser des boites de Kinder Surprise ou de pellicules photos pour plusieurs usages. Une fois fermées, elles sont hermétiques :

• Garder des allumettes et quelques allumes-feu au sec

• Le sel, le poivre
• La sauce pimentée
• Les herbes de provence
• Etc…

Sucre, thé et café en dosette seront bien au sec dans un ziploc.

🚲 Côté vélo

Vous aurez besoin d’un kit de réparation pour ne pas vous trouver immobilisé par une broutille. Un pneu crevé ou un câble qui casse sont des réparations mineures si on est bien équipé, l’enfer si on ne l’est pas.

• Une chambre à air de rechange par vélo et des rustines. Quand vous crevez, vous changer la chambre à air et avec les rustines, vous réparez le soir au campement.
• 1 paire de démonte-pneu
• Une pompe compacte de bonne qualité
• Un multi-tool

Il est également utile d’avoir avec soi :

• Un bout de chambre à air pour fixer des trucs

• Un ou deux maillons rapide en cas de rupture de chaine

• Un câble de frein, un câble de dérailleur

Quoi qu’il en soit, garder à l’esprit que vous allez circuler sur des itinéraires mondialement connus et reconnus. Vous ne serez jamais seul et l’entraide est une valeur importante du cyclotouriste.